Début juin, nous avons pris la direction de l’Espagne pour un voyage en TGV, preuve qu’il est tout à fait possible de rejoindre Barcelone confortablement et rapidement : en seulement 7 heures, avec en prime de superbes paysages entre Montpellier et la frontière franco-espagnole, où le train longe la côte méditerranéenne.
Notre séjour s’est articulé en plusieurs étapes : cinq jours à Barcelone pour explorer la capitale catalane, un passage éclair à Saragosse pour récupérer une voiture et s’aventurer dans le désert des Bardenas, puis deux jours dans la ville aragonaise avant de revenir à Barcelone pour une dernière journée et une nuit, le temps de souffler un peu avant de reprendre le TGV vers Paris.
Première étape : Barcelone
Notre séjour à Barcelone a commencé par le Parc Güell, première étape idéale pour prendre de la hauteur sur la ville. Niché sur les collines, ce lieu mêle panoramas superbes, nature méditerranéenne et l’univers unique d’Antoni Gaudí. Entre sentiers ombragés, mosaïques colorées et formes organiques, la promenade offre à la fois un bol d’air et une immersion dans l’imaginaire foisonnant de l’architecte catalan.

Casa Milà
Pour notre première journée à Barcelone, nous avons commencé par la Casa Milà, l’une des œuvres les plus célèbres d’Antoni Gaudí. Passer la matinée dans ce chef-d’œuvre d’architecture organique permet de plonger immédiatement dans l’univers singulier du maître catalan, même s’il faut composer avec une foule déjà bien présente.




Vue en contre-plongée de la casa depuis la cour intérieure ainsi que du toit et ses bien connues tours de ventilation.
Après un déjeuner sur place, nous avons flâné à travers la ville jusqu’au Parc Güell en fin de journée.
Parc Güell
Là encore, l’empreinte de Gaudí est partout : sculptures, bancs ondulants recouverts de mosaïques colorées, structures inspirées de la nature… Nous avons aperçu la maison où il vécut, sans pouvoir la visiter, et profité d’une vue sur Barcelone et la Méditerranée. Malgré l’affluence, les visiteurs se concentraient surtout sur certains points emblématiques (place & escalier), laissant par moments la sensation d’avoir un peu de calme au milieu du parc.




Maison de Gaudi et Maison Trias. Tour de le conciergerie.
Au Parc Güell, en plus des célèbres mosaïques et de la maison de Gaudí, nous avons emprunté les trois viaducs imaginés par l’architecte : le Viaduc del Mig, le Viaduc de Baix et le Viaduc de Dalt. Ces passerelles de pierre, parfaitement intégrées au relief, permettent de circuler dans le parc tout en profitant de perspectives différentes sur la végétation et les courbes architecturales. Conçus pour s’harmoniser avec la nature environnante, ils offrent aussi de jolis points de vue sur Barcelone et constituent une autre facette du génie de Gaudí.




Trois viaducs
Les plafonds des viaducs sont particulièrement impressionnants : on a l’impression que les pierres ont simplement été entassées et enchevêtrées les unes dans les autres, comme un gigantesque puzzle minéral. Cette construction brute, presque chaotique en apparence, donne la sensation qu’un bloc pourrait se détacher à tout moment !
En descendant vers l’entrée monumentale du parc, nous avons traversé le célèbre Porche de la Lavandière, l’une des parties les plus singulières de l’œuvre de Gaudí. Ses colonnes inclinées, rappelant des troncs d’arbres pétrifiés, créent une atmosphère à la fois naturelle et architecturale. La lumière dorée de fin de journée glissait entre les ouvertures, soulignant les textures de pierre et donnant au lieu une dimension presque théâtrale. Un passage à la fois ombragé et spectaculaire, qui illustre parfaitement la façon dont Gaudí mêlait nature, structure et mise en scène.





Vers le porche de la lavandière
Nous avons ensuite entrepris l’ascension de la colline jusqu’au point culminant du parc. Le sentier, bordé de végétation méditerranéenne, offrait déjà de beaux aperçus sur la ville. Arrivés au sommet, la vue se déployait à 360°, embrassant Barcelone, la Méditerranée et, au loin, les reliefs qui encadrent la capitale catalane. Un panorama qui valait largement l’effort de la montée et qui venait clore en beauté cette première journée riche en découvertes.




Quelques vues en grimpant...jusqu'au Turó de les Tres Creus (colline des Trois Croix)
Sagrada Família
Évidemment, impossible de passer à Barcelone sans s’arrêter à la Sagrada Família, véritable emblème de la ville. Nous avons profité de cette visite avant 2026, date prévue pour sa finalisation, qui attirera sans doute encore plus de visiteurs qu’aujourd’hui.
À l’intérieur, la beauté dépasse ce que montrent les documentaires : en quelques heures, nous avons vu la lumière changer, filtrée par les vitraux aux couleurs intenses, créant une atmosphère presque irréelle. Les hautes colonnes, élancées comme des troncs, donnent l’impression de se promener au cœur d’une forêt sacrée.




Un aperçu des couleurs de folies !
En prenant l'ascenseur pour monter en haut des tours, nous avons découvert une perspective unique sur les détails architecturaux souvent invisibles depuis le sol. De là-haut, on peut vraiment apprécier la finesse des sculptures, les jeux de lumière sur la pierre et la complexité des formes imaginées par Gaudí, tout en profitant d'un panorama spectaculaire sur Barcelone.







Vue depuis les tours de la Sagrada
Malgré la présence d'échafaudages rappelant que ce chef-d'œuvre n'est pas encore terminé, la vue reste à couper le souffle. Une expérience inoubliable à ne pas manquer lors de votre visite à Barcelone.

Quelques dernières photos en sortant de la Sagrada...


Casa Batlló
Nous avons ensuite visité la Casa Batlló, sans doute l’une de mes préférées. Entre géométries audacieuses, courbes fluides et couleurs vibrantes, cette création de Gaudí est un véritable enchantement visuel. Chaque détail raconte une histoire, et l’ensemble dégage une énergie unique.
J'ai été particulièrement captivé par les lampes plafonniers, qui ajoutent une touche unique à l'ambiance intérieure... Sans parler des plafonds eux-mêmes !



Lampes plafonniers
C’était un endroit magique et très inspirant, où chaque surface semblait conçue pour jouer avec la lumière. Les reflets, les couleurs changeantes et les formes organiques créaient un véritable spectacle visuel, comme un dialogue constant entre l’architecture et son environnement lumineux.








Le toit de la Casa Batlló est sans doute l’une de ses parties les plus emblématiques. Avec ses tuiles vernissées aux reflets irisés, il évoque l’échine d’un dragon, figure mythologique chère à Gaudí. Les cheminées, aux formes sculptées et aux couleurs vives, complètent ce décor presque fantastique, où l’architecture devient sculpture et où chaque détail nourrit l’imaginaire.



Casa Vicens
Casa Vicens, première grande réalisation de Gaudí, marque le début de son style singulier. Cette maison colorée, aux influences orientales et mudéjares, mélange céramiques, fer forgé et motifs végétaux. Moins connue que ses autres œuvres, elle offre pourtant une plongée fascinante dans l’imaginaire foisonnant de l’architecte.



À l’intérieur de la Casa Vicens, chaque pièce révèle l’audace des débuts de Gaudí : plafonds richement décorés, détails végétaux omniprésents, jeux de couleurs et de matières qui donnent à la maison une atmosphère unique, à la fois raffinée et chaleureuse.
La visite a pris une tournure encore plus spéciale grâce à notre rencontre avec un gardien d’origine française. Passionné par le lieu, il a partagé avec enthousiasme anecdotes et explications, au point de nous offrir presque une visite guidée privée. Un moment privilégié qui a rendu la découverte encore plus vivante et mémorable.
À l’intérieur, les couleurs éclatantes, les motifs variés et les reliefs travaillés captent l’œil à chaque instant. Aucun détail n’est laissé au hasard : des plafonds aux murs, en passant par les cheminées ou les boiseries, tout semble pensé pour surprendre et émerveiller le visiteur.






Les couleurs sont tout aussi marquantes : tons chauds, bleus profonds, dorures et nuances naturelles se mêlent aux motifs végétaux. Elles créent une atmosphère vivante, presque immersive, où chaque pièce dégage une identité propre.

À l’extérieur, la Casa Vicens est tout aussi spectaculaire que son intérieur. La façade, rythmée par des carreaux de céramique aux motifs floraux verts et blancs, se mêle à des briques rouges et des éléments de fer forgé pour créer un ensemble vibrant et audacieux. Le jardin, bien que plus réduit qu’à l’époque de sa construction, permet de prendre du recul et d’admirer les volumes originaux de la maison, avec ses balcons, ses tourelles et ses formes asymétriques. Un lieu où l’on perçoit déjà l’inventivité de Gaudí et son goût pour l’harmonie entre architecture et nature.





Palais de la musique catalane
Dernière escapade à Barcelone : le Palais de la Musique Catalane, un véritable joyau du modernisme catalan. Nous avons eu la chance de le découvrir lors d’une visite guidée en français, dans un petit groupe de seulement quatre personnes — ce qui donnait presque l’impression d’une visite privée. La guide, passionnée et agréable, a su mettre en valeur ce lieu exceptionnel, entre vitraux colorés, mosaïques raffinées et une salle de concert tout simplement grandiose. Une très belle manière de conclure notre séjour barcelonais.
Nous avons même eu le privilège de monter sur la scène, profitant de l’absence de représentation à ce moment-là. De là, la perspective sur la salle était encore plus impressionnante, entourée de vitraux et de sculptures. Et pour couronner cette visite déjà magique, le guide a fait résonner l’orgue : quelques notes qui ont rempli l’espace d’une émotion unique, un moment suspendu et inoubliable.


Vue depuis la scène. Les muses ainsi que le blason de la ville accompagnent les artistes.
La salle du Palais de la Musique Catalane est tout simplement spectaculaire. Baignée de lumière grâce à ses immenses vitraux colorés, ornée de mosaïques, de sculptures et de détails sculptés dans chaque recoin, elle dégage à la fois élégance et grandeur. L’acoustique parfaite et l’harmonie des couleurs font de cet espace un lieu à la fois visuel et sonore, où chaque visite devient une expérience immersive.



Les escaliers sont autant de chefs-d’œuvre que la salle elle-même. Courbes élégantes, rampes finement travaillées et détails sculptés accompagnent le visiteur dans sa montée, créant un parcours à la fois fluide et théâtral. Chaque palier offre des perspectives différentes sur l’architecture, invitant à lever les yeux et à admirer le travail minutieux des artisans du modernisme catalan.



Nous avons ensuite profité une dernière fois de l’ambiance unique de la ville, entre découvertes architecturales et balades dans ses rues animées. Une belle manière de clore cette première étape de notre voyage avant de prendre la direction de Saragosse — la suite à découvrir dans le prochain post.
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